Apparenté au syndicalisme révolutionnaire, le syndicat Industrial Workers of the World (IWW) a mobilisé, dès sa fondation en 1905, des travailleurs et des travailleuses dans le monde entier et s’est rapidement distingué par des méthodes d’organisation s’appuyant notamment sur l’action et la démocratie directes, confiant véritablement le pouvoir aux prolétaires et prônant l’abolition du salariat.
L’IWW et ses membres – les « Wobblies » –, avec leur devise « Faire du tort à un seul, c’est faire du tort à tous », ont donné au concept de solidarité une définition très concrète. Ce slogan, à l’image des Wobblies eux-mêmes, a voyagé aux quatre coins du monde. Leurs luttes d’il y a un siècle résonnent encore dans les pays du Sud comme dans ceux du Nord.
À l’heure où les travailleuses et les travailleurs sont pressurisé·es par des modes d’organisation et d’exploitation qui ne cessent de se réinventer dans la contrainte et la surveillance, cette histoire internationale d’un des syndicats aux revendications les plus radicales arrive à point. Ce retour aux sources d’un mouvement qui a essaimé dans le monde entier rappelle l’urgence d’explorer des formes audacieuses de pratiques politiques et syndicales.
Peter Cole, David M. Struthers et Kenyon Zimmer, historiens étasuniens du syndicalisme, dirigent ce collectif réunissant vingt spécialistes qui rendent compte de contextes aussi variés que la France, l’Inde, le Mexique et la Finlande, des dockers maoris aux bûcherons du nord de l’Ontario.